La lettre et l’esprit de la lettre
Nous sortons d’un week-end de théâtre, pendant lequel nous avons été invités à l’autre bout du département pour présenter le dernier spectacle de la troupe. Pour des raisons de distance, nous avons décidé de dormir sur place la nuit de samedi à dimanche. Raison pour laquelle nous avons loué un hébergement.
Depuis que l’association existe, nous sommes confrontés au fait que les hébergements ne sont pas systématiquement adaptés aux personnes à mobilité réduite. Raison pour laquelle nous portons une attention particulière à cet aspect.
Le week-end dernier, donc, nous étions logés dans un bâtiment qui annonçait une accessibilité aux personnes en situation de handicap. Mais confrontés à la réalité de la difficulté, on a dû se rendre à l’évidence que ce n’est pas parce qu’il y a une rampe d’accès que le contrat est rempli. Le sens d’ouverture des portes, le gravier au sol dans lequel s’enfoncent les roues, les petites marches qui semblent insignifiantes aux yeux des valides…
Force est de constater qu’il y a un effort collectif à faire. Non pas tant dans l’adaptation de l’environnement habituel à des contraintes mécaniques, que dans l’appréhension de l’essentiel de la question. Et dans ce cas, l’essentiel n’était pas de constater qu’une personne valide pouvait pousser un fauteuil roulant du point A au point B, mais de percevoir de manière empathique qu’une personne en fauteuil roulant ne pouvait pas se déplacer librement et de façon autonome.
La lettre c’est que l’on installe des rampes d’accès pour accéder aux cabinets d’aisance.
L’esprit de la règle c’est que la liberté individuelle est un moteur du collectif, que la société se doit de préserver de façon solidaire.
